Question-réponse

Peut-on déshériter ses enfants ?

Vérifié le 08/11/2021 - Direction de l'information légale et administrative (Première ministre)

Non, une personne <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R18579">résidant</a> en France ne peut pas déshériter ses enfants. Toutefois, lorsque le défunt résidait à l'étranger, la loi étrangère s'applique à sa succession et certains pays admettent la possibilité de déshériter ses enfants.

<span class="miseenevidence">Vidéo : Peut-on déshériter ses enfants dans son testament ?</span>

  • Le défunt ne peut pas déshériter ses enfants. C'est le principe de la <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R31592">réserve héréditaire</a>.

    La réserve héréditaire ne représente jamais la totalité de l'héritage du défunt.

    La part du patrimoine restant s'appelle la <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R16243">quotité disponible</a>. Le défunt peut avoir prévu dans une <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=F1404">donation</a> ou un <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=F770">testament</a> d'attribuer cette part à la personne de son choix (les petits-enfants, le conjoint survivant, un voisin, une association etc.).

    La quotité disponible dépend du nombre <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R12674">d'héritiers réservataires</a>.

    Réserve héréditaire et quotité disponible

    Nombre d'enfants

    Réserve héréditaire

    Quotité disponible

    Aucun enfant

    Défunt marié

    1/4 (conjoint)

    3/4

    Défunt non marié

    Aucune

    Tout

    1

    1/2

    1/2

    2

    2/3

    1/3

    3 ou plus

    3/4

    1/4

     Exemple

    Vous possédez<span class="valeur"> 100 000 €</span> de biens (mobiliers et immobiliers) et vous avez 3 enfants. Vous souhaitez donner une partie de votre héritage à un ami. La quotité disponible est 1/4 de <span class="valeur">100 000 €</span>, soit <span class="valeur">25 000 €</span>. Vous pourrez donc lui transmettre <span class="valeur">25 000 €</span>.

    • Application de la loi étrangère

      Lorsqu'un Français <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R18579">résidait</a> habituellement à l'étranger, la loi étrangère s'applique à l'ensemble de sa succession (biens mobiliers et biens immobiliers).

      Or, certains pays admettent la possibilité de déshériter ses enfants.

      Le notaire chargé de la succession ou le juge saisi par les héritiers peut refuser d'appliquer la loi étrangère si elle est contraire à <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R50177">l'ordre public</a>. Par exemple, le juge peut interdire une succession qui ne respecte pas le principe de l'égalité entre femme et homme.

       Attention :

      une loi étrangère qui admet la possibilité de déshériter ses enfants n'est pas forcément contraire à l'ordre public.

      Possibilité de faire appliquer la loi française

      Un Français résidant à l'étranger peut faire appliquer la loi française à sa succession. Pour cela, il doit remplir les 2 conditions suivantes :

      • Avoir exprimé clairement sa volonté d'appliquer la loi française dans un <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=F770">testament</a> valable
      • Être Français au moment de la rédaction du testament ou au moment de son décès

      Un Français résidant habituellement en Belgique peut donc décider de faire appliquer la loi française à sa succession.

    • Application de la loi étrangère

      Lorsqu'un Français <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R18579">résidait</a> habituellement à l'étranger, la loi étrangère s'applique à l'ensemble de sa succession (biens mobiliers et biens immobiliers).

      Or, certains pays admettent la possibilité de déshériter ses enfants.

      Le notaire chargé de la succession ou le juge saisi par les héritiers peut refuser d'appliquer la loi étrangère si elle est contraire à <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=R50177">l'ordre public</a>. Par exemple, le juge peut interdire une succession qui ne respecte pas le principe de l'égalité entre femme et homme.

       Attention :

      une loi étrangère qui admet la possibilité de déshériter ses enfants n'est pas forcément contraire à l'ordre public.

      Les enfants déshérités par une loi étrangère peuvent récupérer l'équivalent sur les biens de la succession situés en France. On parle de <span class="expression">prélèvement compensatoire</span>.

      Pour que ce prélèvement compensatoire s'applique, toutes les conditions suivantes doivent être respectées :

      • Le défunt, ou au moins l'un de ses enfants, doit être ressortissant ou résident habituel d'un État membre de l'Union européenne, au moment du décès
      • La loi étrangère applicable à la succession ne doit pas prévoir de dispositions concernant la réserve héréditaire. Si la loi étrangère assure à chacun des enfants un droit sur une partie de la succession, le dispositif de prélèvement compensatoire sera inapplicable.
      • La succession doit comprendre des biens meubles (par exemple, des meubles, des bijoux, des véhicules) ou immeubles situés en France.

      Possibilité de faire appliquer la loi française

      Un Français résidant à l'étranger peut faire appliquer la loi française à sa succession. Pour cela, il doit remplir les 2 conditions suivantes :

      • Avoir exprimé clairement sa volonté d'appliquer la loi française dans un <a href="https://sellieres.fr/infos-pratiques/demarches-administratives/droits-et-demarches/?xml=F770">testament</a> valable
      • Être Français au moment de la rédaction du testament ou au moment de son décès.

      Un Français résidant habituellement en Belgique peut donc décider de faire appliquer la loi française à sa succession.